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mardi 29 décembre 2009

Bonne Année 2010 !

Même si la crise n'est pas encore derrière nous et que les perspectives de l'année 2010 ne sont pas exceptionnelles, néanmoins, les investissements dans les technologies devraient rester soutenus en 2010.

Que 2010 soit donc l'occasion d'utiliser le meilleur de ces technologies pour livrer des projets apportant le plus de valeur à vos entreprises.

Porter ou ne pas porter telle est la question !

Depuis l'arrivée des smartphones, se pose de façon régulière la question du portage des applications web existantes sur plateforme mobile. Par portage, il est entendu ici l'utilisation d'un moyen technique pour transformer une application existante pour la rendre accessible sur un smartphone ou sur une autre plateforme mobile.

Le portage a pour lui la facilité, la rapidité et donc le coût. Autant d'éléments importants, en particulier dans cette période de crise que nous traversons actuellement. De plus, la course à la visibilité, amène les entreprises à développer le plus rapidement possible un service mobile pour occuper le marché au plus vite. Le portage est donc une solution très attrayante.

Un smartphone n'a rien à voir avec un PC ...

Aussi séduisante soit-elle, cette solution rencontre de sérieuses limitations : un smartphone n'a rien à voir avec un PC. Certaines différences sont évidentes : taille et résolution de l'écran, qui imposent un scrolling permanent à l'utilisateur d'une application non adaptée aux mobiles.

Autre différence évidente : le clavier. Physiques ou virtuels, ils sont d'un usage pénible et leur utilisation doit être réduite au maximum.

Pour rester dans les différences frappantes, les capacités des réseaux n'ont rien de comparable, ni en terme de bande passante, ni en terme de fiabilité ! Qui n'a pas été déçu en surfant sur des sites inadaptés via internet mobile ? Les sites d'aujourd'hui sont chargés d'images lourdes et d'animations flash qui ne donnent pas satisfaction aux utilisateurs mobiles. Compte tenu de la bande passante généralement disponible, il faudrait presque revenir aux heures héroïques dont la page d'accueil de Google est un vestige !

La fiabilité des réseaux a des conséquences encore plus importantes : la grande majorité des sites ne fonctionnent pas quand la ligne est coupée. Même si la couverture 3G est satisfaisante aujourd'hui, des zones blanches subsistent. Là encore, une application mobile bien conçue se doit de prendre en compte cette contingence.

Dans les différences un peu moins évidentes, on peut citer la consommation excessive d'énergie générée par une application utilisant le réseau de façon intensive …

Bref, les différences sont nombreuses … et au delà de ces différences fondamentalement techniques, une différence structurelle doit également être prise en compte : l'utilisateur est en situation de mobilité ! Pourquoi lui proposer, voire imposer, le même service que celui qu'il pourrait confortablement utiliser sur un PC disposant d'un grand écran, d'un vrai clavier et d'un réseau puissant ?

Il est impératif de présenter à l'utilisateur une information filtrée et pertinente compte tenu de sa situation de mobilité. Par exemple : utiliser des informations de géolocalisation pour ne présenter que les informations localisées à proximité.

Dans le même registre, une application de CRM ne devrait proposer par défaut que les informations liées au clients présents dans l'agenda de la journée en évitant les affichages surchargés, illisibles sur un smartphone.

L'ergonomie des applications doit donc être adaptée aux smartphones ...

Nos smartphones disposent de plus en plus de capteurs évolués qui facilitent l'usage en mobilité : synthèse vocale, reconnaissance vocale, détecteur de mouvements, … sans parler du classique appareil photo. Autant de périphériques inexistants sur un PC. Pourquoi se priver de ces nouvelles possibilités dans les interfaces des applications ? Un nouveau service mobile doit donner un confort d'utilisation au moins à la hauteur de ses concurrents.

Le portage est-il pour autant condamné ? Si effectivement tous les éléments précédents plaident en faveur d'applications spécifiques, un élément supplémentaire est à prendre en considération : la fragmentation des plateformes mobiles. La bataille fait rage entre les acteurs historiques (Windows Mobile, Symbian, RIM) et les nouveaux entrants (Apple, Android). Cette situation impose aux fournisseurs de services ayant fait le choix d'une application spécifique de réécrire cette dernière sur les différentes plateformes cibles.

Ceci présente un coût évidemment rédhibitoire : outre le coût direct, la réécriture impose de disposer d'équipes spécialisées sur chaque plateforme et d'accepter d'attendre les délais nécessaires à la réécriture.

La fragmentation des plateformes rend pénible la réécriture sur chaque cible

Pour cette raison, un certain nombre d'outils propriétaires ont émergé pour permettre le portage d'une application vers plusieurs plateformes cibles.

On connait bien cette problématique qui existe depuis des années : Mac vs Windows, Unix vs Windows, … Cela a donné naissance à des générations de L4G qui tentaient de s'abstraire de la plateforme, ou à des librairies croisées apportant l'API d'une plateforme sur une autre (Wime par exemple), ou encore à une API nouvelle, commune sur l'ensemble des plateformes cibles (Qt par exemple).

C'est également cette même problématique que Java cherche à résoudre avec le fameux slogan : « Write once, run everywhere ! » L'expérience montre que toutes ces approches présentent des limites, on a souvent parodié le slogan de Java en « Write once, debug everywhere ! »

HTML 5 : la solution ?

Cependant, une alternative est en train d'émerger : HTML 5. Proposant le navigateur comme interface entre l'utilisateur et la plateforme sous sous-jacente, HTML 5 devrait permettre de développer une application sur une plateforme unique et normalisée.

Evidemment, cette approche séduisante a elle même des limitations : par exemple, la prise en compte et la normalisation de nouvelles interfaces permettant de piloter des périphériques spécifiques.

Cette approche prometteuse est supportée par des sociétés comme Google ou même Apple qui semblent croire en cette voie pour rationaliser le développement Web 2.0 y compris sur plateformes mobiles.

Cette approche, sous les réserves émises précédemment quant à la spécificité de l'ergonomie et du fonctionnement d'une application mobile, permet de faciliter la migration sur plateformes mobiles d'applications web 2.0 existantes et réciproquement de retrouver sur le « web fixe » des applications développées pour des mobiles. Conformément aux promesses du web 2.0, l'expérience utilisateur sera alors identique ou du moins similaire quelque soit la localisation de l'utilisateur ou le périphérique qu'il utilise.

mercredi 2 décembre 2009

Informatique de gestion : centre de profit ou centre de coût ?

Nous ne parlons ici que de l'informatique de gestion. En effet, l'informatique industrielle, celle qui pilote les usines et les processus de production fait, sans conteste partie de l'informatique stratégique, avec les investissements stratégiques de l'entreprise comme les usines, machines, … Dans certaines entreprises, qui utilisent l'informatique tant pour la gestion que pour la production, les responsables sont parfois différents pour ces deux domaines.

Sans que cela ne transparaisse au grand jour, il existe dans nos entreprises deux d'informatiques de gestion profondément différentes même si en surface elles se ressemblent.

L'informatique tirée par les coûts n'améliore que les processus existants de l'entreprise

Pour commencer, introduisons la plus ancienne, l'informatique tirée par les coûts. Comme son nom le laisse supposer, elle appartient aux centres de coûts des entreprises, elle ne produit pas de valeur autre que celle de la réduction des coûts des processus qu'elle permet d'automatiser. La proposition de valeur réside dans l'amélioration d'un processus existant de l'entreprise. Rentrent dans cette catégorie, comptabilité, gestion de stocks, facturation, … bref, tous ces processus de gestion que l'informatique accompagne.

L'informatique stratégique est au cœur du métier et non fonction de support

L'informatique stratégique elle, participe à la production de produits et de services vendus par l'entreprise. L'informatique est là au cœur du métier et non fonction de support. Grâce à son système d'information, une entreprise peut proposer des produits innovants et différenciants. Dans ce monde, la maîtrise des coûts est importante mais ces derniers sont à mettre en regard avec les revenus qu'ils génèrent. L'informatique stratégique tient la même place au sein de l'entreprise que les autres moyens de production. On retrouve ce type d'informatique dans différents domaines : l'informatique financière sans laquelle les produits vendus par les banques ne pourraient exister, l'informatique des opérateurs de télécommunication et en particulier la facturation, sans laquelle les offres des opérateurs ne pourraient s'adapter à la concurrence, …

L'emprise croissante de la dématérialisation impose l'informatique stratégique

Les situations ne sont pas figées : sous le coup de la révolution internet et maintenant de l'internet mobile, l'informatique est de plus en plus souvent associée à un produit ou service d'une entreprise. Sans considérer l'exemple évident des systèmes de e-commerce, bon nombre de produits ou de services vendus par les entreprises comportent un volet informatique. Un exemple du quotidien : un transporteur comme UPS fourni à ses clients un service électronique de suivi des colis qu'il achemine. Son image de marque vis à vis de ses clients dépend maintenant autant de la fiabilité de son service de transport – cœur de métier de l'entreprise - que de son service informatique. Une panne de ce service, une inexactitude sur la localisation des colis a un impact fort sur l'image de l'entreprise.

La gestion de ces deux informatiques est très différente

Naturellement, à la lumière de ces exemples, on comprend que ces deux types d'informatique sont gérés très différemment. La première, tirée par les coûts, chercher à obtenir le service pour la dépense minimale non sans impact sur la qualité. La recherche des coûts minimaux conduit assez rapidement à des solutions de mutualisation par des moyens externalisés. Progressivement, une distance s'établit entre les utilisateurs de l'application et l'équipe informatique. L'incompréhension et la défiance naissent surtout si des changements sont apportés à l'application ; les différentes équipes n'ont pas les mêmes objectifs : le ou les prestataires profitent de chaque changement pour facturer des « demandes de changement » plutôt qu'accompagner efficacement son client dans ses demandes d'évolution.

Pour l'informatique stratégique, le démarche est toute autre : la priorité n'est pas sur le coût le plus faible. Le volet informatique du produit ou service commercialisé par l'entreprise doit être livré à temps, comporter les fonctionnalités attendues, apporter une valeur ajoutée issue du savoir faire de l'entreprise... bref, on se situe ici dans le cœur de métier de l'entreprise. Même si la sous-traitance peut être utilisée - point d'externalisation dans ce contexte stratégique - il faut maîtriser le projet sous tous ses angles, avoir un circuit de décision sous contrôle, comme pour tout produit de l'entreprise.

Surtout ne pas mélanger !

Comme on le voit, nous parlons dans les deux approches d'informatique de gestion, mais les cultures, les approches, les moyens sont très différents. La méconnaissance de ces différences induit souvent des comportements « hybrides » particulièrement pénalisants.

Quand un responsable informatique, à la tête d'une informatique stratégique, « oublie » le caractère particulier de son fonctionnement en cédant aux sirènes de la mode d'offshoring, d'outsourcing, … il commet une énorme erreur aux lourdes conséquences. Rapidement, mais malheureusement pas immédiatement, l'externalisation introduit la distance évoquée plus haut, les équipes ne comprennent pas ce changement et leur motivation s'en trouve affectée et finalement, le service informatique n'est plus en mesure d'être au cœur des produits de l'entreprise.

Dans le cas symétrique, on observe également des difficultés. On ne transforme pas d'un coup de baguette magique une informatique focalisée sur les coûts en une informatique stratégique capable de produire des produits innovants pour l'entreprise. La distance, encore elle, rend impossible une communication fluide entre informaticiens (souvent externes) et clients, communication cependant indispensable à l'élaboration d'un produit.

Ce petit éclairage explique bien des catastrophes rencontrées dans nos services d'informatique de gestion ainsi que la grande frustration rencontrée tant du côté utilisateur que du côté informaticien.